La meilleure façon de s'aimer - A. Tadjer

"J’ai eu le tournis et des palpitations de coeur parce que La petite fille en robe jaune m’est apparue. Elle jouait à la marelle sur le parvis de la Grande Poste d’Alger. J’ai crié son nom, elle s’est retournée, m’a fait coucou de la main, puis elle a sauté à cloche-pied une, deux, trois cases avant de disparaître dans celle du paradis."
Murée dans son silence, Fatima revisite son passé, ses secrets, ses histoires d’amour bâclées, faites de violence et de trahisons. Et, tout au bout de sa mémoire, tel un soleil ressuscité, surgit un petit enfant. Auprès d’elle, à Paris, son fils Saïd n’a toujours pas compris pourquoi sa mère n’a jamais su lui dire qu’elle l’aime.

4/5

Le livre parle de la relation mère fils, du passé inavoué, des conséquences des conflits entre la France et l'Algérie dans les années 60. Le tout d'une manière à la fois drôle, douce, douloureuse et profonde.

Ce que j'ai beaucoup aimé

La façon d'écrire de Tadjer est très facile à suivre. Elle permet d'entrer directement dans le livre et de s'attacher aux personnages, même secondaires. Ce qui m'a frappée c'est l'amour. L'amour qui transpire au fil des pages sans tomber dans la niaiserie. Au contraire, c'est un amour cru et vrai, un peu malhabile. Des sentiments qui blessent, réparent, passionnés ou absents. C'est ce que cet amour fait faire, espérer, regretter ou projeter aux protagonistes. Un livre très riche, dont l'intrigue centrée autour de l'histoire familiale des personnages, donne envie de tourner page après page.

Ce qui m'a laissé perplexe

On ne comprend pas bien ce que vient faire la situation professionnelle du fils dans l'histoire. Elle ne semble pas impacter le cours du roman qui s'encre au fur et à mesure autour de la mère et de son histoire à elle. Si cet aspect permet de comprendre un peu mieux le caractère du garçon, je n'ai pas eu l'impression que c'était la seule/meilleure façon d'approcher cela.

En tout cas, à lire si ce n'est déjà fait!!